Mexique Part III: Oaxaca & Tehuantepec

Publié le par L&J

Le lendemain soir départ pour Oaxaca, de nuit, en bus grand luxe…enfin c’est ce qu’on nous a vendu. Et c’est plutôt vrai. Les bagages peuvent être enregistrés à l’avance, on est séparés du chauffeur qui a sa cabine, on nous offre à boire, écran individuel, toilettes à l’arrière… Charlélie Couture avait raison, c’est comme un avion sans ailes ! Mais je comprends pourquoi il a chanté toute la nuit, car ce n’est pas super pour dormir. Le corps humain a une fâcheuse tendance à glisser sur les sièges et toutes les fenêtres sont occultées, ce qui peut vite donner le mroute (le mal de mer sur la route). Bref on est quand même mieux dans un lit, mais on survie et l’immigration nous rend 3 visites dans la nuit pour être sûrs qu’on ne dorme pas trop !

Ce qui nous choque à Oaxaca, c’est le nombre d’enfants qui travaillent. On en a croisé d’environ 3 ans. Déjà que les mexicains du coin ne sont pas génétiquement prédisposés pour changer des ampoules, c’est encore plus choquant de voir déambuler ces gosses hauts comme 3 noix de coco, qui passent de tables en tables en vendant des clopes, friandises ou tout objet artisanal qui a une chance (ou pas) de trouver preneur. Pour ne pas encourager cette exploitation des enfants, chose horrible et incroyable à notre époque…on leur a tous dit d’aller jouer au marchand un peu plus loin…et on a vomi.

Cette misère humaine contraste avec l’ambiance de fête qui règne tout autour : la musique, les clowns, les vendeurs de confiseries ou de ballons gonflés à l’hélium, les rires des autres enfants qui, dans un coin du Zócalo s’amusent à faire voler de longs ballons de baudruche en forme de saucisse géante, en tentant de les rattraper avant qu’ils ne touchent le sol… Tout ça sous l’œil bienveillant de la cathédrale et de ses icônes bibliques… mais dieu et sa dream team doivent être myopes car nos petits vendeurs semblent rester hors de leur champ de vision.

On ferme les yeux nous aussi (après tout on n’a pas les mêmes moyens que tout là haut) et on quitte Oaxaca (arrêtez de prononcer le « x », il se prononce comme un « r ») pour continuer notre route et aller se la couler douce sur la côte, car le rythme des visites, des transports et des rencontres est assez soutenu jusque là.

Cathédrale de Oaxaca

Cathédrale de Oaxaca

Pour des raisons autobussales, on débarque à Tehuantepec, village un peu paumé, dernière étape avant les plages du Pacifique. Bon OK, complètement paumé. « Où le touriste fait encore figure d’exception » disait le Routard… on confirme ! Mais ça valait le coup d’œil ! On s’est retrouvés dans un marché typique qui pique le nez, les yeux et les boyaux. Estomacs d’européens s’abstenir ! On passe dans un dédale de « stands » composés de chaises et de tables en plastoc, arcboutés pour pouvoir passer sous les parasols réglés sur la position « mexicain lambda ». On aperçoit Mimi Mathy qui ne semble, elle, gênée que par l’odeur. Elle montre des photos d’un couple d’européens et promet une récompense à toute personne qui peut aider à leur capture. Quelqu’un a du lui refiler l’adresse du blog, merde. On s’échappe donc par un autre coin du marché, ce qui s’avère être une grave erreur : l’odeur est insoutenable. Laura et son sens inné de la diplomatie se bouchent le nez en passant devant les viandes qui sont à l’air libre en train de sécher ou de se décomposer c’est selon le point de vue. Devant le stand des mouches c’est encore pire, on tente de faire demi-tour mais demi-portion se rapproche de nous. Un chat passe alors devant elle et on déguerpit pendant qu’elle ne peut nous voir. Ouf ! En filant devant le tas de mouches, elles s’envolent et l’on découvre que c’est en fait un tas de crevettes, on nous explique que c’est une mesure d’hygiène car les mouches servent à protéger les crevettes du soleil, mais pas le temps de contester cette version, Mimi se rapproche encore, chevauchant le chat qu’elle vient d’apprivoiser. On doit fuir sans avoir le temps de mettre un nom sur tous les organes de nos amis les cochons exposés en plein air. « Tout est bon dans le cochon », oui mais y’a des limites quand même ! Et soudain, alors que la situation semble désespérée : tête de cochon puante et menaçante qui nous fait face, Mimi qui fond sur nous au triple chalop par la gauche, nuée de mouches à la crevette qui nous empêche de faire demi-tour, Laura me tire violemment par le bras, elle vient de découvrir une sortie qui mène vers notre hôtel ! J’aime cette fille. Mimi ne parviendra pas à sortir aussi vite que nous, sa monture ayant brusquement bifurqué vers les crevettes. Nous sommes sains et saufs mais on va la jouer profil bas et rapidement quitter la ville.

On ne mangera pas au resto le soir de peur que le cuistot utilise des « produits frais achetés ce matin même sur le marché », et on opte pour un bon poulet grillé (car en fait le concept de restaurant ne semble pas exister dans cette bourgade). Le lendemain matin, départ aux aurores pour Puerto Escondido afin de ne pas se faire repérer. On s’en sort bien, à nous le repos, la plage et les cocotiers…

 

Plage du Pacifique

Plage du Pacifique

Publié dans Mexique

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M
Merci ⓐ Laura de vous avoir épargner la ☠ par puenteur mdrr (et la ☠ de mimi aussi) bon aller gros bisous encore
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L
La photo de Laura est superbe !!<br /> Les textes sont géniaux <br /> Encore encore !!!!
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M
hahaaaaaa c'est pire que KohLenta ou quoi ???
P
Bonsoir les enfants... 2 chapitres à la suite c'est trop pour nos abdos et nos macéters !!! trop MDR comme dirait quelqu'une que je connais ... et vous aussi; A l'occas' donnez moi les coordonnées de l'abum qui va dans LA Direction !! bon continuez à nous faire rire et voyager.<br /> Gros bisousss de Sandrine et moi
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M
j'imagine la tête de Laura sur le marché aux mouches ! mdr
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