Premier contact

Publié le par L&J

Adios Mexico et bienvenue au Pérou… ou gaz intestinal blond vénitien pour les littéraires.

Le premier contact avec une grande ville est capital. Celle du Pérou ne fait pas exception.

Vous arrivez, parfois tard, dans un aéroport inconnu. Là, il faut retirer de la monnaie locale dans des distributeurs ou des bureaux de change qui vous attendent en affichant leurs plus belles commissions. Très vite, vous vous faites sauter dessus par des hordes de chauffeurs de taxis qui feraient passer les zombies de World War Z pour des petits chatons tous mignons… En gros, préparez la vaseline et les calmants ou ça risque d’être douloureux.

Notre technique consiste à prendre notre temps, écouter ce qu’il se dit concernant le prix des taxis, voir si l’on peut se regrouper avec d’autres personnes pour partager la course, comparer les frais affichés par les distributeurs automatiques… De plus, on vous prévient dans les guides de voyage qu’il ne faut prendre que des taxis « officiels ». Allez faire la différence. Bref, vous choisissez le meilleur compromis prix/bonne tête du chauffeur/affiche officielle de la compagnie de taxis et vous vous lancez : Vamos !

Un aéroport c’est fréquenté, surveillé et filmé. Il ne peut donc pas vous arriver grand-chose, en principe. Mais ensuite vous vous retrouvez à deux. Avec ce chauffeur inconnu qui avait une bonne tête sous les éclairages du hall d’aéroport, mais qui a désormais des yeux de truand lorsqu’il vous regarde dans son rétroviseur. La direction qu’il doit prendre et les rues que vous traversez vous sont inconnues. Lorsque le chauffeur quitte le flot de circulation qui avait tendance à vous rassurer, vous essayez de repérer certains panneaux de signalisation, mais la fatigue, la nuit et votre petit côté parano qui s’est forgé à coups de journaux télévisés et de rubriques « précautions et avertissements » des guides de voyage, vous pousse à lire « autopista de la muerte », « avenida de los banditos » et « calle del coupe-gorge » sur le peu de panneaux que vous appercevez. Rien de bien rationnel, mais rien de bien agréable non plus. Et Puis si vous connaissiez déjà la ville, vous auriez lu correctement « autopista del norte », « avenida de los bambinos » et « calle del rouge-gorge »…

Finalement, vous arrivez entiers dans un hostal que vous ne connaissez pas non plus et vous découvrez les multiples, étonnants et énervants défauts de votre chambre (que vous avez payée à l’avance pour ne pas vous retrouver en galère en pleine nuit dans cette grande ville inconnue). A ce petit jeu, j’ai la (mal?)chance de compter dans mon équipe la vice-championne du monde de « trouvage de défauts et saletés dans une chambre » dans la catégorie des « moins de 15m² ».

Bref, vous prenez votre douche froide (défaut n°2), vous écrasez les sales bêtes qui squattent votre chambre sans participer financièrement (défaut n°4), vous vous enfoncez dans vos draps pas forcément propres (défaut n°1) et vous vous endormez vite (heureusement que le voyage était fatiguant), car vous savez que demain vous serez réveillés tôt puisque les murs et les rideaux ne sont ni plus épais ni plus opaques que le rideau de douche qui vous collait à la peau quelques minutes auparavant (défaut n°3 et 6 réunis).

Ainsi sont faits les premiers contacts. Certaines fois vous découvrirez la ville sous un autre jour dès le lendemain et vous vous en voudrez d’avoir pensé du mal d’elle la veille. D’autres fois, ses défauts seront encore plus criants au grand jour. Lima fut de ces fois là. Embouteillée, polluée, chère, bruyante, sale, trop grande… nous n’avons pas réussi à mieux la connaître. Et comme nous n’avons pas vraiment fait d’efforts, elle a gardé ses secrets pour les gens qui les méritaient plus que nous. Et elle a eu raison. Car chacun vit différemment son premier contact.

L’expérience ressentie du voyage, le plaisir et la beauté, sont des éléments subjectifs, propres à chaque voyageur. Ils dépendent de votre humeur, de la chance, du moment, des rencontres, de vos goûts… N’écoutez pas ce qu’on vous dit d’une ville en bien ou en mal et partez plutôt à sa rencontre.

Nous reprenons nos sacs à dos et partons pour Paracas. Que Lima ne nous en veuille pas, mais nous ne resterons pas en contact.

Publié dans Pérou

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S
Je ne comprends pas, Lima est pourtant une ville accueillante ! Je vois qu'elle fait l'unanimité !
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F
Tu as la plume facile Juju200 et surtout un sacré rigolard... Je m'arrêterais là pour aujourd'hui, je viens de découvrir ton blog et ce fut un réel bonheur de te lire, merci pour les jeux de mots... Grosses bises à vous deux
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A
Excellent jeu de mot sur le Pérou !
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M
Super une écriture juste parfaite ! Bisous continuez
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M
trop hâte de lire de nouvelles aventures ! bisous d amour mes chéris
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